Avoir un bébé est une grande responsabilité. Énorme. Peu importe s’il s’agit de la première fois que vous agrandissez l’arbre familial, votre petit bout apporte sans aucun doute de la joie au sein de toute famille. Cependant, une fois les célébrations terminées, la reprise des activités auxquelles vous vous adonniez avant l’arrivée de bébé, telles que vos exercices physiques, peut s’avérer quelque peu difficile. Aider votre enfant à développer ses muscles et ses fonctions motrices est évidemment une priorité, mais pourquoi Maman n’aurait-elle pas aussi le droit de consacrer du temps à s’exercer de nouveau et à développer ses propres muscles ? C’est exactement la raison de notre entretien avec Hélène – professeure de fitness – qui nous dit tout sur les choses à faire et celles à ne pas faire si vous partez courir avec votre bébé.

Utiliser une poussette conçue pour la course (une poussette de jogging) :

Toutes les poussettes ne sont pas conçues de la même façon, rappelle Hélène.

“Presque toutes les poussettes de jogging sont munies d’amortisseurs ainsi que de véritables pneus à bandes de roulement rainurées dont la surface a été pensée pour la course. Les poussettes classiques en revanche sont montées sur des roues beaucoup plus petites, en plastique, et par conséquent, ne peuvent en aucun cas assurer un trajet agréable et fluide en cas de prise de vitesse.”

Ne pas mettre l’enfant en position assise trop tôt :

Le contrôle de la nuque par l’enfant est absolument primordial. Comme nous l’explique Hélène : “Mon avis est très clair : le siège de l’enfant peut être amené en position assise qu’à partir du moment où l’enfant est déjà capable de se tenir assis de lui-même; avant cela, l’enfant doit se trouver dans un siège-auto adapté (et adaptable), ou alors, il faut pouvoir coucher le siège de la poussette, si votre modèle vous le permet. Les instructions pour ma poussette BOB : 8 mois dans la position de sécurité type “siège-auto”, dos à la route.”

Portez une attention particulière aux instructions prodiguées par la marque de votre poussette fournie :

ET procéder à leur lecture avant l’achat d’un siège auto, si possible. En effet, certaines poussettes de jogging ne peuvent s’adapter qu’à un nombre réduit de modèles de sièges-auto. Hélène ajoute : “Si vous n’avez pas l’intention de recourir à un siège auto, il est impératif que le siège de la poussette soit ajustable afin de pouvoir être positionné presque horizontalement, pour les enfants dont le contrôle de la nuque est de la tête n’est pas encore acquis. Un appui-tête est également une nécessité dans ce cas. Alors que le développement des muscles de la nuque et de la tête suit son cours, vous pourrez alors relevez le siège petit à petit. Personnellement, j’ai une poussette simple de la marque Jeep qui ne possède pas de plateau en face du siège, ou qui ne peut pas non plus s’adapter à un siège-auto. J’ai également une poussette deux personnes de la marque BOB que j’ai acheté après l’arrivée de mon second. Il m’était ainsi possible d’asseoir le plus jeune dans mon siège-auto, dos à la route, alors que le premier pouvait se tenir à côté de son frère, assis, face à la route.”

Ne négliger pas l’environnement extérieur :

“La présence de moustiquaires entourant la poussette évitera à votre enfant de se retrouver avec toute sorte de moustiques et moucherons divers dans la nacelle”, explique Hélène. La plupart des vendeurs auront des modèles de moustiquaires dont les prix avoisineront les 8 euros. Elle ajoute “Même si vous dépliez complément le auvent, il est recommandé que l’enfant porte de la crème solaire indice 50.”

Restez sur des terrains durs, sur du béton, ou des surfaces sableuses bien tassées :

S’il est définitivement possible de promener la poussette de jogging sur du gravier ou de l’herbe, des aspérités ou des renfoncement inattendues dans le terrain peuvent non seulement vous forcer à marquer des arrêts nets et causer ainsi le déséquilibre de la poussette, mettant de ce fait l’enfant en danger. Hélène explique : “L’arrêt net ne représente pas un danger aussi élevé que la perte d’équilibre. Même lorsqu’il porte le harnais de sécurité, l’enfant reste chahuté, d’autant que l’inclinaison du siège est soumis à la gravité. Un trop grand bon en avant ou le renversement de la poussette auront pour conséquence de rejeter le siège vers l’avant, avec votre enfant. Ainsi emprunter des routes hors-pistes accidentées n’est pas une option avec un nourrisson”.

Ne courrez pas sur des trottoirs inclinés d’un seul côté :

À moins, évidemment, que vous ne souhaitiez travailler le tonus que d’un seul de vos triceps. Hélène rappelle : “Il est exténuant d’essayer de pousser droit alors que la poussette, elle, ne roule que dans une direction bien précise. Vous pouvez pensez à un chariot de course, qui n’avance que sur la gauche… et bien désormais, imaginez vous que la chose la plus précieuse à vos yeux se trouve dans ce chariot fou… Pas la meilleure des idées en somme!”

Réfléchissez à votre itinéraire avant le départ :

“Les routes que vous aviez l’habitude d’emprunter sans embûche en solo peuvent se transformer en un véritable cauchemar avec une poussette” raconte Hélène. “Les trottoirs qui s’arrêtent brutalement, les rues très fréquentées, les zones piétonnes qui penchent que d’un côté, les voitures garées sur les passages piétons, les caniveaux… Vous allez pouvoir faire votre propre liste des obstacles nouveaux qui se présenteront à vous. Essayez de partir d’abord marcher avec la poussette, en éclaireur, avant d’entreprendre votre premier jogging avec bébé.”

Ne vous attendez pas à courir dans le silence :

Il est probablement plus prudent d’imaginer que désormais, plus rien ne se passera jamais plus dans le silence… Cependant “promener bébé dans une poussette – qui plus est, courir! – est un des moyens les plus efficaces pour calmer un bébé bougon. Pour autant, parfois, cela ne sera pas de la moindre aide : la faim, la chaleur, l’ennui… Il en relève de votre choix de parent de décider s’il s’agit du bon moment ou non pour s’arrêter ou pour faire demi-tour ». Hélène rajoute “J’essaie en général de catégoriser : s’agit-il d’une douleur physique, dans combien de temps avais-je prévu de m’arrêter de toute façon, est-ce que je peux m’occuper de ce problème sans m’arrêter ? À la fin, c’est à vous de voir, mais attendez vous à ce que votre jogging soit quelque peu différent d’avant l’arrivée de bébé.” Quelle est l’astuce ultime d’Hélène pour calmer l’enfant dans la poussette ? “Amener des en-cas!”

Emportez un mini-ventilateur ou des couvertures supplémentaires, selon la météo :

“Le problème que présente l’adaptation du siège auto dans la poussette, c’est que l’enfant ne bénéficie plus de la brise extérieure puisqu’il est dos à la route. Un petit ventilateur de poche qu’il est possible d’accrocher représente donc une bonne alternative”, nous dit Hélène. “La même logique s’applique pour le froid et donc l’empaquetage de couvertures supplémentaires. La température corporelle des bébés peut chuter rapidement. Vous, vous courrez, et vous avez chaud, mais souvenez-vous que votre bébé est dans un siège, qu’il ne bouge pas, que le vent souffle potentiellement directement sur lui, le rafraîchissant encore davantage.”

Ne courez pas avec vos écouteurs dans les deux oreilles :

Ce conseil est probablement bon à suivre sans distinction, avec ou sans bébé à bord. “Il est impératif de garder une oreille libre afin de percevoir le bruit des piétons ou des voitures aux alentours.” Hélène fait la remarque suivante “Vous pouvez mettre un écouteur dans votre soutien-gorge de course, et si vous possédez un casque, laissez-le à la maison. L’objet phare des coureurs est l’enceinte Bluetooth, mais dans ce cas, vous pourriez avoir besoin de changer votre liste d’écoute.”